Abrège t’es trop long – Trésors de Gallica

Ah combien de fois ai-je eu l’impression de lire dans les yeux de mon interlocuteur que je m’étendais trop… Être clair et efficace, c’est tout un art ! Les sujets les plus complexes sont toujours simplifiables, vulgarisables pour aller à l’essentiel. D’ailleurs (transition que personne n’a vue venir), je voulais vous montrer un trésor de concision au doux nom d’Abrégé d’anatomie, accommodé aux arts de peinture et de sculpture. L’ouvrage est édité en 1668, rédigé par Roger de Piles et illustré des gravures de François Tortebat. Pour être honnête, ce sont surtout ces dernières qui m’ont fait craquer et je parie que vous allez aussi tomber sous leur charme 😉

 

Certaines figures sont effrayantes quand même, mais le contraste avec le souci de mettre un décor léger  en arrière-plan m’amuse plutôt.


Je voudrais également mettre en lumières certaines remarques de l’auteur qui font bien sentir sa volonté de ne montrer que le plus important et de rendre ces connaissances accessibles. Pour plus de facilité, j’ai tenté une traduction rapide en français moderne, lisible en légende, même si c’est plutôt transparent.

Sans m'amuser à faire la division d'une infinité d'os, qui sont dans la tête, je ne vous marquerai que les plus apparents, les plus nécessaires
« Sans m’amuser à faire la division d’une infinité d’os, qui sont dans la tête, je ne vous marquerai que les plus apparents, ou les plus nécessaires. »

 

Nom. Les noms que vous voyez ci-dessous, sont ceux dont les médecins se servent; il est plus que raisonnable d'en convenir avec eux, ou de les suivre en cela, comme dans le reste de l'anatomie. Ne vous embarrassez pas : car les noms ne servent que pour expliquer les choses, ou pour s'en entretenir.
« Nom. Les noms que vous voyez ci-dessous, sont ceux dont les médecins se servent; il est plus que raisonnable d’en convenir avec eux, ou de les suivre en cela, comme dans le reste de l’anatomie. Ne vous embarrassez pas : car les noms ne servent que pour expliquer les choses, ou pour s’en entretenir. »

 

"Cette figure peut satisfaire la curiosité de ceux qui voudront voir le corps dépouillé jusqu'aux os. Je ne parlerai que des muscles les plus nécessaires, pour éviter la confusion."
« Cette figure peut satisfaire la curiosité de ceux qui voudront voir le corps dépouillé jusqu’aux os. Je ne parlerai que des muscles les plus nécessaires, pour éviter la confusion. »

L’ouvrage sur Gallica : Abrégé d’anatomie, accommodé aux arts de peinture et de sculpture 


Un détail que je ne crois n’avoir jamais encore relevé, présent à la dernière page ici, mais dans bien d’autres livres anciens : le privilège du roi ! Ce petit texte est un peu l’ancêtre du droit d’auteur dans le sens où il protège la création et assure les revenus aux auteurs pour une période déterminée.

 

Extrait du privilège du roi - Le roi par les lettres patentes données à Paris le deuxième jour de Novembre 1667 : signées, par le roi en conseil Noblet, et scellées du grand sceau de cire jaune, a permis à François Tortebat, l'un des peintres de son Académie, d'imprimer et faire imprimer un Traité d'Anatomie, accommodé aux Arts de Peinture ou Sculpture, avec les discours servant d'explication aux figures dudit traité, pendant le temps de 10 années consécutives, à commencer du jour qu'il sera achevé d'imprimer : faisant défense à toutes personnes de quelque qualité et condition qu'elles soient, d'imprimer, graver, imiter, vendre et distribuer ledit traité, pendant ledit temps, sur peine de confiscation des exemplaires contrefaits, amende arbitraire, et de tous dépens, dommage et intérêts, comme il est plus amplement porté par lesdites lettres de privilège. Achevé d'imprimer pour la première fois le douzième janvier 1668
« Extrait du privilège du roi – Le roi par les lettres patentes données à Paris le deuxième jour de Novembre 1667 : signées, par le roi en conseil Noblet, et scellées du grand sceau de cire jaune, a permis à François Tortebat, l’un des peintres de son Académie, d’imprimer et faire imprimer un Traité d’Anatomie, accommodé aux Arts de Peinture ou Sculpture, avec les discours servant d’explication aux figures dudit traité, pendant le temps de 10 années consécutives, à commencer du jour qu’il sera achevé d’imprimer : faisant défense à toutes personnes de quelque qualité et condition qu’elles soient, d’imprimer, graver, imiter, vendre et distribuer ledit traité, pendant ledit temps, sur peine de confiscation des exemplaires contrefaits, amende arbitraire, et de tous dépens, dommage et intérêts, comme il est plus amplement porté par lesdites lettres de privilège. Achevé d’imprimer pour la première fois le douzième janvier 1668 »

S’agissant de la version disponible sur Gallica, elle s’est vu adjoindre, si je comprends bien, d’autres traités du même à la suite qui ne sont pas forcément pour me déplaire (si ce n’est qu’un est en néerlandais a priori). N’hésitez pas à pousser les pages un peu plus loin vous découvrirez d’autres personnages dans des postures non moins étranges !

Gif-écorché

 

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2 commentaires sur “Abrège t’es trop long – Trésors de Gallica

  1. Merci pour vos articles.
    Je souligne juste l’Etrange Nonchalance!!! que de bizarreries dans cette planche … et c’est sans compter que cet homme devait, certainement être un « sans visage » avec ce qu’il tient dans les mains??
    Continuez vos explorations pour notre plus grand plaisir.

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