L’art qui apaise

Il y a de tout niveau peinture et je suis persuadé qu’il y a forcément au moins une oeuvre par delà le monde qui peut toucher chaque personne. Cette oeuvre qui vous laissera sans mot, surexcité ou apaisé…

C’est ce sentiment de paix qui me semble le plus précieux aujourd’hui.

Daredevil - capture d'écran saison 1 ©NETFLIX
Daredevil – capture d’écran saison 1 – ©NETFLIX

Le grand méchant de la saison 1 de Daredevil ne dira pas le contraire.

J’envie ceux qui arrivent à le retrouver facilement alors que l’on nous dépeint un monde toujours plus en tension. Bien sûr les situations personnelles jouent beaucoup, ainsi que la culture/nationalité dans laquelle on baigne sur la perception du monde qui nous entoure.

Ce sentiment précieux, on cherche de plus en plus à nous l’apporter sans détours et pas toujours de la manière la plus désintéressée qui soit.

Art-thérapie : vite, exprime-toi !

Cette recherche de paix intérieure (à défaut d’extérieure) est suffisamment répandue pour qu’un véritable business se soit créé autour comme en témoignent dans le premier supermarché venu les cahiers de coloriage pour adultes, aux titres souvent pleins de promesses.

Je suis plutôt du style à construire un barrage avec un ami lors d'une ballade...
Je suis plutôt du style à construire un barrage avec un ami lors d’une ballade, ça ne coûte rien et ça me fait prendre l’air, mais c’est peut-être parce que je dessine comme un pied et dépasse toujours en coloriant…

Attention ! L’art-thérapie est une vraie démarche médicale qui, si elle n’est pas magique, aide de nombreuses personnes à gérer en créant. Je ne cherche absolument pas à critiquer l’idée mais ne peux m’empêcher de trouver l’exploitation commerciale un brin facile qui en est faite plutôt agaçante.

Deux points en particuliers me gênent :

  • La notion souvent clairement mise en avant d’art-thérapie sans présence d’un thérapeute (quelques lignes d’introduction ne sont pas équivalentes à un thérapeute formé) ;
  • L’omniprésence de ce type de bouquin « 100 coloriages anti-stress » et tous les autres a plus tendance à me stresser qu’à me détendre, de la même façon qu’une publicité sensée vanter le calme d’un village-vacances avec un slogan racoleur que vous croiseriez 10 fois tous les matins…

* voix suave sur fond de musique relaxante*


Ici, vous êtes bien, à l’abri.

Vous êtes loin de toute publicité.Détendez-vous…


Ceci était une publicité pour vanter le fait que ce site est sans publicité !
J’espère que vous l’avez appréciée et reviendrez chez nous.
Sérieusement, revenez, c’est cool ici… enfin je crois…
Sinon vous pouvez déjà continuer cet article qui part (encore) en vrille.


Un peu comme l’auto-tune donne l’illusion de chanter juste, colorier des mandalas ne va pas suffire à vous détendre durablement si le problème est profond. Quoi qu’en dise la 4ème de couverture !

Ce lapin veillait sur le fort kijkduin en 2016...
Ce lapin veillait sur le fort Kijkduin en 2016…

Pour prendre le contre-pied, si vous cherchez juste une activité pour vous détendre parce que vous aimez colorier (dessiner, sculpter des bonhommes en pain de mie et inventer des histoires…), c’est tout à fait honorable. Assumez-le, tout en comprenant bien les limites de votre démarche.

 

Tout le monde n’a pas besoin d’art-thérapie, tout le monde peut prendre du plaisir à créer, toute démarche artistique n’est pas thérapie.

Mealin- aucun diplôme d’art-thérapeute mais criticologue confirmé (par lui-même)

Business mais plus encore…

Je voudrais quand même remonter un petit peu le filon avec vous.

Il y a derrière le concept d’art-thérapie, l’idée que réaliser quelque chose par soi même a un impact bénéfique sur notre santé mentale.

Elle est à ce titre préconisée principalement en complément de traitements pour des troubles mentaux « légers » (je ne mettrais jamais assez de guillemets puisque la souffrance est toujours trop grande) tels que l’anxiété, les phobies ou une dépression. Si quelqu’un est en pleine crise aiguë de violence contre lui-même ou ceux qui l’approchent, vous vous doutez bien que le fait de lui mettre des ciseaux ou un burin entre les mains n’est pas la meilleure chose à faire…

Si des bénéfices semblent présents à long terme pour des patients, la qualité des études sur le sujet est encore trop variable pour dire que cela fonctionne indubitablement mieux que les autres traitements (cf article sur pubmed).

Ma table de chevet
(oui c’est vraiment le sous-titre…)

L’art-thérapie a-t-elle un impact comparable ou supérieur à n’importe quel hobby comme la bricole ?

Je n’ai pas trouvé d’études vraiment convaincantes sur cette question mais si vous en avez sous le coude, n’hésitez pas à en apporter en commentaire.

Pour les fêtes de fin d'année, de nombreuses idées plus ou moins bonnes (ou surannées) dans ce trésor de Gallica sur la revue "les travaux de l'amateur" d'ailleurs.

En revanche, je me suis penché sur une expérience personnelle à base de bricolage.

A titre personnel, je suis donc plutôt fier et ai trouvé cela étonnamment libérateur d’avoir réussi à me fabriquer une table de chevet de A à Z, même légèrement bancale (restons honnête).

Sans être d’une grande beauté, j’ai quand même cherché à ne pas me faire le meuble le plus moche qui soit, pourtant,je ne me vois pas qualifier ce que j’ai fait d’art-thérapie, non. A priori donc, cela sort du cadre… qu’est-ce qui m’a donc fait tant de bien dans cette activité alors ?

Le plaisir de mener un projet au bout et l’effort physique nécessaire pour le réaliser ?

*NB : faire des trous sans perceuse dans du bois bien dur => mauvaise idée*

Il y a sans doute de tout ça au moins en grande partie, mais cela ne s’y limite pas, du moins je crois.

Les quelques chantiers fouilles/restauration avec REMPART notamment était aussi sacrément libérateur...
Les chantiers fouilles/restaurations avec REMPART notamment sont aussi sacrément libérateurs en plus d’être utiles.

Là où il me semble que la fabrication de ladite table peut être rapprochée d’une démarche thérapeutique, c’est que j’en ai défini les formes en réfléchissant à mes besoins, envies et capacités.

Rien de bien exceptionnel ? Non, en effet, mais cette formule correspond peu ou prou à ce qu’il faut que je continue à m’appliquer (à dose plus qu’homéopathique 😉 ) pour être plus efficace dans ma recherche d’emploi (si quelqu’un a un poste à proposer au passage, n’hésitez pas à me contacter 😉 ).

Une fois le parallèle fait entre ces deux aspects de ma vie, la conclusion qui s’impose ne serait-elle pas finalement que l’on pourrait trouver dans chaque activité des éléments propres à toute démarche thérapeutique dès lors qu’elle est basée sur la prise de conscience de son propre développement personnel ?

Cela m’a fait repenser à l’étymologie du mot « art » (ars, artis en latin) qui désigne l’habileté, le métier ou savoir-faire, la capacité à produire quelque chose.

Nul besoin de mettre de la « thérapie » à toutes les sauces, en cherchant à créer quelque chose, s’y investissant vraiment, que ce soit de la linogravure comme Pecadille, un blog ou même une sortie photo, on peut en fait déjà se faire du bien…


à voir aussiL’art et plus spécifiquement la musique comme moyen d’expression était d’ailleurs un des points évoqués dans l’émission radio de RFI  AUTOUR DE LA QUESTION – A quoi joue la musique dans notre cerveau ? où se rencontraient ethnomusicologie, neurologie et neuropsychologie…


Et les images dans tout ça ?

Quelques pistes en peintures

La peinture a comme la musique un impact sur qui la regarde, cela peut même être des réactions physiologiques assez impressionnantes comme le célèbre syndrome de Stendhal, sorte de vertige artistique pour oser une comparaison maladroite.

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Musée des Beaux-Arts de Strasbourg

Dans ce monde où les journaux titrent quotidiennement que le monde va mal, quelques expositions jouent d’ailleurs carrément la carte de l’apaisement avec des titres et thématiques comme « Images d’un monde serein« …

Les musées eux-mêmes deviennent régulièrement des havres de paix, encore plus lors des nocturnes (1 article qui résume les infos pratiques pour Paris chez culturez-vous).

Sélection partiale

Trois œuvres peintes (les sculptures perdent plus de leur magie en photo) qui me font du bien pour conclure. Oui carrément du bien !

Hendrik Willem Mesdag, avondstond op zee, 1876, conservé au Teylers Museum, n°inventaire KS 113
Hendrik Willem Mesdag, Avondstond op zee, 1876, conservé au Teylers Museum, n°inventaire KS 113
Eugène Boudin - Le bassin du Havre - collection privée
Eugène Boudin, Le bassin du Havre, collection privée
Interior of St-John's - Johannes Bosboom - 1840.
Johannes Bosboom, Intérieur de l’église Saint Jean de Bois-le-duc, 1840, conservé au Noordbrabants Museum, n°inventaire 15583

Dans ce tableau, j’aime tout particulièrement ce détail :

Détail : Johannes Bosboom - Interior of St-John's - 1840
Une autre composition se dégage avec ce cadrage qui me plaît presque autant que le tableau dans son entier.

Il y a aussi une autre œuvre qui elle a fait l’objet d’un « détails sur craquelures » plein de capucines (si vous ne l’avez pas vue, cliquez sur ce lien)…



Je serais maintenant curieux de connaître les toiles, œuvres d’art ou même activités qui vous apportent une certaine dose de paix 😉
Les commentaires n’attendent que vous !

 

 

Merci d'avance !

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2 commentaires sur “L’art qui apaise

  1. Rien de mieux qu’une promenade en plein nature ou simplement l’observation de celle ci pour m’apaiser !

    Concernant la peinture, je suis passionné par les navires pris en pleine tempête.

    1. Tu sais bien que je souscris aussi à une bonne rando 😉

      Pour la tempête en peinture, autant ça me fascine aussi souvent, autant pour le coup ça ne m’apaise pas du tout alors qu’en vrai sur la côte c’est étonnament souverain pour se vider la tête…

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