Couvre-toi le chef !

Petit article pour le plaisir de vous montrer quelques couvre-chefs représentés dans des oeuvres d’art qui m’ont tapé dans l’oeil et aborder rapidement quelques notions autour d’un élément qui peut nous paraître si familier que l’on en sous-estime l’intérêt !

Couvre-chefs

Le fait de couvrir son crâne ou ses cheveux a été une préoccupation ancienne dont on possède des traces antiques, dans la statuaire notamment, mais il est fort probable que cela soit plus ancien encore.

Pourquoi le faire ? Pour se protéger des aléas climatiques (pluie ou soleil) et porter de beaux vêtements, c’est l’évidence, mais il ne faudrait surtout pas négliger le rôle social pour ne pas dire les impératifs ! Tel type de couvre-chef va être porté par un citoyen, tel autre par un esclave. Une femme mariée (à un vivant ou symboliquement à une divinité) devra régulièrement au cours de l’Histoire couvrir ses cheveux au contraire des autres femmes (non mariées ou prostituées). Vous voyez l’idée…

Ah et pour ceux qui n’auraient pas fait le lien jusque-là, « chef » désigne la tête, ce qui est au sommet (au sens littéral comme au figuré) et vient du mot latin qui désignait la tête. Cette petite précision me permet de nuancer tout de suite ce que vous allez voir : des couvre-chefs pas forcément portés par les gens du commun ! N’oublions pas que les oeuvres de nos musées sont bien souvent des représentations de personnalités (humaines ou non) à part…

La parenthèse refermée je vous montre tout de suite mon couvre-chef préféré, pourtant bien peu coloré :

N'ayant pas noté le cartel lors de l'exposition François Ier et les Pays-Bas où je l'ai croisé, ce personnage sera pour l'instant surnommé "L’inconnu au chouette chapeau"
N’ayant pas noté le cartel lors de l’exposition François Ier et les Pays-Bas où je l’ai croisé, ce personnage sera pour l’instant surnommé « L’inconnu au chouette chapeau »

Travaillés du chapeau

Bien évidemment les pièces que je vais vous montrer ne sont également pas forcément réelles, puisque les artistes pouvaient imaginer de nouveaux habits pour certaines scènes imaginaires, cependant l’imagination s’appuyant principalement sur ce que l’on connait il y a fort à parier que l’on ne s’éloigne guère de modèles existants.

14-Le bossu jouant de la mandoline
14 – Le bossu jouant de la mandoline – un des gobbi de Jacques Callot sur lesquels j’avais rédigé un billet il y a quelques temps….

Au passage, ce qui se met sur la tête, comme une grande partie de nos vêtements d’ailleurs, a longtemps été et demeure encore fortement genré ! A l’heure des jeans, t-shirts ou chemises unisexes, cela mérite peut-être d’être rappelé même si c’est sûrement une évidence pour beaucoup d’entre vous.

Portrait de Guillaume Budé par Jean Clouet, vers 1536
Portrait de Guillaume Budé par Jean Clouet, vers 1536

Un exemple parmi d’autres : le chapeau (pièce en feutre) était par exemple réservé aux hommes durant la période médiévale (la tendance s’inverse à la fin de la Renaissance en raison de la mode des perruques) tandis que seules les femmes portaient des coiffes, telles que le « chapeau de princesse » alias hennin.


Choixpeau

Cet article est aussi l’occasion de se rappeler que niveau diversité, cette pièce vestimentaire n’est pas en reste et ce depuis bien longtemps. Une image valant mieux que 1000 mots, voici une capture d’écran de la page du site internet de La Chapellerie –  Atelier/Musée du Chapeau, montrant un aperçu de ses collections, qui s’étendent « uniquement » du XVIIIème au XXème siècle !

capture d'écran du site internet de La Chapellerie Atelier/Musée du Chapeau
capture d’écran du site internet de La Chapellerie Atelier/Musée du Chapeau

Quand on se dit que cette collection ne représente qu’une période assez limitée et majoritairement le monde occidental, c’est assez époustouflant non ?


Il ne me reste plus qu’à vous sortir des merveilles…

… du chapeau !

 

Sur un seul et même tableau voici deux types de couvre-chefs bien différents, mais qui me plaisent énormément tant par le rendu des matières que leur originalité. Oui, originalité, même pour le chapeau de paille parce que j’ai beau me creuser un peu la cervelle, je n’ai pas souvenir d’en avoir croisé tant que ça et encore moins représentéq avec tant de soin, même si j’ai un petit faible pour le portrait de Gabrielle de Polignac par Élisabeth Vigée Le Brun.

 

Histoire de varier les plaisirs et de penser un peu en trois dimensions, je vous propose de regarder un peu du côté de la sculpture sur bois avec cette scène de torture (je n’arrive pas à voir ça autrement) : la circoncision de l’enfant Jésus.

Circoncision - Détail du retable de Fisenne conservé au musée Gaspar d'Arlon (Belgique)
Circoncision – Détail du retable de Fisenne conservé au musée Gaspar d’Arlon (Belgique)

Chaque personnage (hors Jésus) porte un couvre-chef différent, le prêtre et sa mitre (attribut des évêques provenant du grand-prêtre juif), les femmes avec turbans ou tissus larges ramenés sur la tête. Outre cette diversité, ce morceau de retable me plaît par le soin apporté à la scène. On ressent la concentration du prêtre qui réalise l’opération tout aussi clairement que les bras du bébé sont retenus pour éviter qu’il ne bouge sous la douleur ou la peur… Il en émane une crédibilité qui me touche.

Quitte à parler de sculpture autant terminer par le grand classique : la pierre.

Vous trouviez Lady Gaga et sa troupe habillés de manière particulièrement étonnante ? Regardez ce qui se faisait il y a plus de 2000 ans sur le territoire de l’actuelle Espagne !

 


Je termine par une petite citation de Louis Jouvet qui me plait beaucoup : « Les majuscules sont des coups de chapeau calligraphiques ».
Il est donc temps pour moi de vous dire « Merci d’avoir lu ce billet » et de vous inviter à me donner vos impressions ou réactions dans les commentaires !

Merci d'avance !

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2 commentaires sur “Couvre-toi le chef !

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