Gobbi – Les trésors de Gallica

Connaissez-vous les gobbi ?

En italien gobbo désigne le bossu.

Leçon n°1 d’humour : parler de fesses !

Jacques Callot, début 17ème siècle, Gallica/BNF
Jacques Callot, début 17ème siècle, Gallica/BNF

Prenons quelques secondes pour regarder ensemble cette image.

Des personnages de petite taille et bossus, aux traits caricaturaux, sont rassemblés autour d’une personne accroupie que nous voyons de dos. On lui relève l’arrière de sa tenue comme pour qu’il puisse déféquer sans se salir… sauf que parmi les protagonistes, un bossu dont les lunettes et les habits semblent indiquer une situation sociale bien meilleure que ses comparses, trempe sa « plume » dans le fondement du sieur. Il ne nous reste plus qu’à faire le lien avec le texte rédigé sur le revers du vêtement :

Varie Figure Gobbi di Iacopo Callot
fatto in firenza – I anno 1616

Que vous aurez traduit par « Diverses formes de bossus par Jacques Callot, fait à Florence, en 1616. »

Et oui, c’est bien le titre de l’ouvrage et son auteur qui sont présentés de manière aussi distinguée ! Tout un programme mais le ton correspond tout à fait au caractère farceur pour ne pas dire burlesque des gobbi, célèbres nains amusant les cours à l’époque en Italie du Nord, où le graveur s’était établi quelques années.

Il en existe au moins une variante plus sobre mais dont on peut aisément noter les similarités :

Gobbi
Version en vente 85$ à l’époque de la rédaction de l’article chez davidsongalleries.com

J’en profite pour faire remarquer que si la figure du bouffon/fou du roi est célèbre, celle des « nains de cour » demeure assez peu présente dans l’imaginaire populaire. Les deux ne faisant faisant parfois qu’une, peut-être ont-elles plus ou moins fusionné mais l’évolution des mœurs a probablement joué son rôle aussi. On les retrouve pourtant parfois représentés par des artistes célèbres tels que Velásquez :

 Diego Vélasquez, Portrait de Sebastián de Morra, vers 1645, Musée du Prado

Diego Vélasquez, Portrait de Sebastián de Morra, vers 1645,
Musée du Prado

PS : Tyrion <3


Pour en revenir à notre première image, on remarquera en bas à droite une dernière inscription que nous n’avons pas mentionnée jusque-là :

excudit Nanceij

« Imprimé à Nancy », ville qui vu naître et mourir Callot, ce qui explique le fait que les musées locaux conservent une bonne partie de ses œuvres.

 

Voici les Gobbi

Toutes les illustrations des Gobbi ci-dessus sont tirées de Gallica.


 

à voir aussiPour en savoir plus sur Jacques Callot, je vous conseille l’article wiki plutôt fourni ou cet article du blog Nancybuzz.

 

 


 

Je terminerai avec un hors-sujet puisqu’il s’agit d’un croquis très simple de Jacques Callot que je trouve superbe à sa manière…

Jacques Callot, le voyageur...
Jacques Callot, le voyageur…

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2 commentaires sur “Gobbi – Les trésors de Gallica

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